Nouvelles orientations de politique monétaire

Ce 08/11/2018, la Banque de la République du Burundi a organisé une réunion avec les responsables du secteur bancaire sur les contours de la politique monétaire et la croissance économique  au Burundi, en vue d’élaborer, au sein de la Banque Centrale, de nouvelles orientations compatibles avec les impératifs de la stabilité des prix et du système financier, d’une part, et avec la mise en œuvre des politiques propices au développement harmonieux de l’économie nationale, d’autre part.

Pendant cette réunion, trois présentations ont été suivies. Il s’agit d’une présentation sur le contexte macroéconomique et politique monétaire actuelle au Burundi, une autre sur  le rôle de la Banque Centrale dans la promotion de la croissance économique ainsi que sur le Rapport de stabilité financière de l’exercice 2017. C’est ainsi qu’il s’est dégagé un consensus sur la mise en place des mécanismes appropriés de financement, afin d’accompagner la dynamique de relance de l’économie nationale et l’accélération de sa croissance à moyen et long terme.

En effet, sous l’influence du faible niveau de développement économique et financier enregistré ces dernières années, la Banque de la République du Burundi a continué à ajuster sa politique monétaire dans le strict objectif d’assurer la stabilité des prix et du système financier, tout en veillant à la mise  en œuvre des politiques propices au développement harmonieux de l’économie.

En plus des instruments classiques, la Banque Centrale a continuellement ajusté sa politique de refinancement pour soutenir la croissance à travers la stimulation des investissements productifs, notamment, par l’assouplissement des conditions de refinancement compatibles avec les perspectives du redressement de l’économie et de soutien aux investissements dans les secteurs porteurs de croissance.

A travers les présentations et les échanges, il a été principalement noté que :

  • la croissance économique reste faible pour impulser un développement harmonieux du pays ;
  • la coordination des différents instruments de la politique économique est nécessaire pour garantir la stabilité macroéconomique;
  • le financement des investissements dans les secteurs porteurs de croissance fait face à de nombreux défis dont les principaux sont les suivants :

           1. Le manque de ressources longues pour les établissements de crédit afin de financer les investissements productifs ;

           2. Le coût élevé du crédit qui dissuade les opérateurs potentiels et ceux impliqués dans les secteurs porteurs de croissance ;

          3. La réticence pour les établissements de crédit à financer certains secteurs potentiellement porteurs de croissance, en raison de la perception du risque y associé ;

          4. Le taux de refinancement relativement élevé pour les Institutions de Microfinance qui se refinancent auprès des établissements de crédit ;

          5. Le manque de garanties solides pour la plupart des clients des IMF et des banques afin de couvrir leurs crédits ;

          6. Le manque de réserves de change suffisantes pour le financement des investissements productifs.

Compte tenu de l’évolution récente et des perspectives d’avenir en matière d’accélération de la croissance compatible avec les impératifs de la stabilité financière et du développement harmonieux de l’économie burundaise, la Banque de la République du Burundi a pris de nouvelles orientations de la politique monétaire qui visent à soutenir les investissements dans les secteurs porteurs de croissance, principalement ceux qui sont orientés vers l’exportation et l’import-substitution. 

Ces mesures consistent, principalement, à :

  • Adapter la politique du refinancement pour inciter les banques commerciales à financer les investissements dans les secteurs prioritaires et porteurs de croissance, en mettant en place des mécanismes de refinancement à des taux préférentiels ;
  • Introduire, dans le cadre du refinancement et en plus des maturités déjà existantes de 7 et 28 jours, de nouvelles maturités relativement longues portant sur une période allant de 6 à 12 mois suivant les conditions que la BRB fixera à cet effet ;
  • Accompagner les établissements de crédit dans le suivi des financements accordés dans les secteurs jugés prioritaires pour soutenir la croissance économique;
  • Introduire des conventions bilatérales avec des établissements de crédit qui seront jugés efficaces par rapport à cette nouvelle orientation, à l’analyse discrétionnaire de la Banque Centrale ;
  • Accompagner les établissements de crédit qui s’engageront dans la négociation du partenariat avec les institutions financières étrangères dans le financement des investissements dans les secteurs porteurs de croissance ;
  • Accompagner les établissements de crédits dans la mise en place d’un fond de garantie t de refinancement des crédits externes à la BRB qui servira à couvrir les pertes encourus par les banques qui auront financé les secteurs porteurs de croissance, conformément aux règles édictées par la Banque Centrale dans cette perspective ;
  • Redynamiser les accords-cadres et les conventions-cadres entre la BRB et les banques commerciales pour financer les secteurs productifs et les investissements à moyen et long terme.
  • Fixer le taux d’usure en application de la loi régissant le secteur bancaire et de microfinance.